J'espère que vous apprécierez la lecture, bonne découverte à tous.
Marion Pluss. |
Deux ans aujourd’hui qu’Oliver
n’est plus de ce monde ! Cette journée s’annonce difficile. Je n’ai envie
de rien. Mon âme est avec mon cher et tendre disparu. Quoi que je fasse, où que
je sois, rien ne l’efface, je pense à lui.
Je suis avachie dans mon
canapé en pyjama devant ma série préférée mais je ne m’y intéresse pas le moins
du monde. Comme l’année dernière à la même date, je vais passer la journée à me
morfondre et à ruminer. J’ai beau être très forte et essayer de garder le
sourire, il y a des jours comme ça où je ne peux m’empêcher de craquer et
rester seule chez moi.
Je ne sais même pas depuis
combien de temps je suis là dans le fauteuil comme un zombie quand le
téléphone sonne. Je n’ai vraiment pas envie de répondre. Mais, au fond, est-ce
que quelques paroles, ne me feraient pas un peu de bien ? Et si je
regardais déjà quel nom s’affiche ? C’est Karen ma meilleure amie. Elle
tombe toujours au moment où j’en ai le plus besoin. Je n’ai pas le temps de
décrocher qu’on sonne à la porte. Décidément, je suis sollicitée. C’est peut-être
tout simplement le signe que je dois me ressaisir et me bouger.
Je vais ouvrir et Karen
est là face à moi. J’aurais dû m’en douter depuis le temps qu’elle me fait le
même coup. Elle a l’habitude d’appeler quand elle est en bas de mon
immeuble. Je tombe en larmes dans ses bras. Elle me console puis m’éloigne d’elle.
-Dépêche-toi, va prendre
une douche. Fais-toi belle, on sort te changer les idées.
J’ai envie de refuser, je ne
veux pas sortir mais je sais que Karen aura le dernier mot. Je me dirige donc à
contre cœur vers la salle de bain. Je ne traîne pas. Dix minutes après, je suis
de retour. Je veux bien prendre une douche et m’habiller mais il ne faut pas m’en
demander plus.
Karen est là assise dans
le salon et attend patiemment devant la télé.
-Tu es prête ? On
peut y aller ?
-Si tu me dis d’abord où
tu m’emmènes.
-C’est une surprise qui te
fera plaisir, crois-moi.
Mon amie a plus d’un tour
dans son sac et elle est très douée pour me faire changer d’avis.
-Bon d’accord, j’espère
juste que je ne vais pas te décevoir. Tu sais, je ne suis pas de très bonne
compagnie aujourd’hui.
-Justement, j’ai trouvé de
quoi te faire sourire même les jours les plus difficiles.
Nous montons en voiture et
Karen démarre, je ne peux plus faire demi-tour, il est trop tard. Je me demande
bien ce qu’elle a comploté dans mon dos. Sur la route, nous discutons très peu.
Je reste plongée dans mes pensées.
Trente minutes plus tard,
nous nous garons devant un grand bâtiment très mystérieux. Je suis très
intriguée. Karen me presse à descendre de la voiture.
-Vite, ne traînes pas nous
allons être en retard.
-J’espère que je ne vais pas le regretter. Tu sais, ce bâtiment ne m’inspire pas vraiment.
Karen paraît vexée et s’énerve
un peu.
-A toi de voir, tu me suis
ou tu restes plantée là. Fais-moi confiance et arrête un peu de douter.
-Excuse-moi, je suis un
peu à cran, tu as certainement raison. Entrons, je suis prête !
Nous nous retrouvons dans
un énorme bâtiment, passons deux couloirs et montons au deuxième étage. Plus
nous avançons, plus je me demande où elle m’emmène.
Nous arrivons enfin devant
une double porte et mon amie s’empresse de la pousser.
Je comprends très vite que
nous nous trouvons dans un club d’échec. Karen sait que je suis une grande
passionnée mais ça fait cinq ans que je n’ai plus pratiqué. J’ai peur d’être
rouillée. Je regarde autour de moi et j’aperçois tous ces joueurs. Ils ont l’air
très pro. J’ai comme l’impression que nous ne sommes pas au bon endroit.
Le gérant vient nous
accueillir et nous expliquer le fonctionnement de l’association. Tous les mardi
soir, des passionnés d’échec se rejoignent dans ce bâtiment. Certains sont
débutants, d’autres très expérimentés et chacun apporte son savoir à son
partenaire.
Je me sens très vite à ma
place dans ce club qui sera un but de sortie et me fera rencontrer d'autres personnes à
la place de rester seule chez moi à me morfondre.
Il n’y a pas à dire, j’ai
une amie en or !
excellent!
RépondreSupprimerj'ai beaucoup aimé!
La description de la personne "en phase de deuil" est bien faite et j'apprécie que tu aies évité l'écueil du happy ending amoureux ;-)
La vie doit l'emporter sur le deuil, en effet ;)
RépondreSupprimerJ'aime comment tu décris l'amitié.
RépondreSupprimerJe me demandais quand le jeu d 'échecs allait intervenir ! Un beau texte sur l'amitié.
RépondreSupprimerAh sans les amis, que serait-on ? :)
RépondreSupprimerTouchante description de ces moments difficiles; heureusement les amis existent.
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup!
RépondreSupprimerAh, c'est malin, avec la fin du premier paragraphe, j'ai envie de chanter du Goldmann... ;)
RépondreSupprimerQui peut mieux vous connaître et savoir ce dont vous avez besoin que vos meilleurs amis?
J'aime l'idée, en tous cas.