Aujourd'hui, c'est Thierry Berlanda qui revient sur le blog pour nous parler de son nouveau roman "Tempête sur Nogales". J'avais déjà reçu Thierry il y a quelques mois lors de la sortie de "L'insigne du boiteux" et nous avons décidé de réitérer l'expérience.
Nous allons commencer comme d'habitude avec quelques liens vers:
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(Un clic sur l'image vous mènera vers la première interview)
Isa: Bonjour Thierry, tout d’abord, je tiens à te remercier
d’accepter de répondre à cette interview. Certains ont déjà eu l’occasion de te
découvrir il y a quelques temps sur le blog mais nous allons faire un petit
rappel. Pourrais-tu te présenter en quelques
mots à nos lecteurs ?
Je suis
d’abord un type qui écrit des romans, environ un tous les 2 ans, bien que j’accélère
beaucoup ces temps-ci. J’écris aussi de la philosophie (essais, conférences,
articles, publiés un peu partout). Et puis je fais aussi des chansons. Si
j’étais privé d’un de mes trois modes d’expression, je serais malheureux. Et
donc, comme rien ni personne ne m’en prive, je suis heureux.
Isa: Nous allons parler principalement de ton nouveau roman
« Tempête sur Nogales », peux-tu nous expliquer un peu ton parcours
et d’où te sont venues les idées ?
Pour ce
roman, ça a été différent que pour la plupart des autres. Je ne suis pas parti
d’une idée, mais d’une… couleur, comme un peintre. J’avais envie de travailler
cette pâte, cette matière très particulière qu’est la frontière de l’Arizona,
en tout cas telle que je l’imaginais quand j’étais adolescent. Toute cette
mythologie, ces images qui à l’époque se sont imposées à moi, ont fourni au
récit son cadre assez western. Mais le contenu du récit, lui, n’est pas du tout celui d’un western
classique, héroïque et édifiant. A vrai dire, c’est même complètement le
contraire.
Isa: Les personnages ont tous des personnalités assez
différentes peux-tu nous les présenter en quelques mots ?
Le
narrateur, que tout le monde appelle « le gosse », est un paumé
intégral, ivre toute la journée et à qui il n’arrive que des tuiles. Il aime
comme un fou une fille étonnante, une chanteuse débarquée d’on ne sait où, ni
pourquoi, qui est devenue la patronne d’un snack installé sur le bord d’une
route où passent des camions toute la journée. Et il a un ami à la vie à la
mort, Holly, qui veille sur lui et le défend en cas de coup dur. Ce sont les
principaux protagonistes de cette histoire au cours de laquelle on s’aperçoit
que le dessous des cartes est assez différent de ce qu’on pourrait penser au
premier abord. Ajoutez une bande de types pas du tout recommandables, et puis
aussi une vieille indienne, Magg, la dernière de son peuple. Vous les mettez
tous dans un shaker, vous secouez, et ça finit par exploser.
Isa: Et si tu devais t’identifier à l’un deux, lequel
serait-ce ?
Comme
toujours, je suis sans doute un peu dans tous les personnages. En tout cas, je
me suis mis dans la peau du Gosse, puisqu’il est le narrateur, bien que
contrairement à lui, je n’ai pas bu dans toute ma vie ce que lui peut boire en
une seule journée.
Isa: Maintenant que nous avons parlé de ton roman, pourrais-tu
un peu nous parler de tes futurs projets ?
Je suis
en train de rédiger le second volet de l’Insigne du boiteux, le roman sorti au
printemps chez La Bourdonnaye. Je suis évidemment très heureux du succès
rencontré par ce thriller, qui m’a conforté dans mon désir d’aller plus loin,
en développant davantage mes personnages. Mes autres projets sont de nature
plus philosophique (des articles, des conférences). J’assume complètement cet
éclectisme. D’ailleurs, j’aimerais bien aussi enregistrer de nouvelles
chansons, l’année prochaine. Et puis j’ai écrit quelque chose qui doit sortir
avant Noël dans la collection Pulp, toujours chez La Bourdonnaye, et que je
dois encore peaufiner.
Isa: Pour continuer, je te donne l’opportunité de donner envie
aux lecteurs qui ne te connaissent pas de découvrir ton bouquin. C’est à toi de
jouer pour un petit instant pub.
Merci
Isabelle, mais tu parles bien mieux que moi de mes bouquins, tu sais. Disons que
je voulais mettre en scène l’amour absolu du Gosse pour cette chanteuse énigmatique,
un amour tellement inconditionnel qu’il ne tient pas compte des lois humaines
les plus communément admises, parce qu’il est à lui-même sa propre loi. Quelque
chose d’absolu, mais dans un contexte délabré, effondré, hyper malsain. C’est
ça, mon pari.
Isa: Pour terminer te prêterais-tu au jeu de te mettre à la
place de « Gosse » et de
répondre à un petit portrait chinois réalisé par mes soins ? Dis-nous qui il
serait, s’il était :
C’est
excitant comme tout !
- Un personnage de BD ? Peut-être un personnage de Sokal.
- Un poète ? François Villon
- Un personnage de dessin animé ? Je suis obligé de tricher (c’est encore plus excitant). Je dirais Huckleberry Finn. Il doit bien en exister une version en dessin animé. En tout cas, ce serait une bonne idée d’en faire une.
- Un chanteur ? Jeff Buckley
- Une chanson? Desolation row, de Bob Dylan.
- Un film ? Des souris et des hommes, tiré du roman de Steinbeck
- Une série ? La série noire !
- Un animal ? La proie d’un chasseur
- Un endroit ? Nogales, Arizona.
Isa: Je te remercie d’avoir pris le temps de répondre à ces
questions. Un mot de la fin peut-être ?
Je suis convaincu que toute
« l’intermédiation culturelle », toute l’institution éditoriale
classique, est par terre et que donc, et ce sera de plus en plus vrai, tout se
passe aujourd’hui directement entre les livres et leurs lecteurs. Toi,
Isabelle, et d’autres qui se battent pour leur passion des livres, vous êtes
donc devenus des personnages importants de la nouvelle grande aventure
littéraire. C’est une responsabilité, mais c’est aussi une chance.
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