dimanche 27 avril 2014

Thierry Berlanda, l'interview


Aujourd'hui, c'est Thierry Berlanda qui est à l'honneur sur le blog. J'ai découvert l'auteur grâce à son roman "L"insigne du boiteux".
On ne change pas les bonnes habitudes et on débute avec quelques liens vers:
(Un clic sur l'image vous mènera vers mon avis)

Isa: Bonjour Thierry, tout d’abord, je tiens à vous remercier d’accepter de répondre à cette interview. Avant de parler de votre roman et de vos projets, nous allons parler un peu de vous. Pourriez-vous vous présenter en quelques mots à nos lecteurs ?
Je suis un type qui ne sait qu’écrire. J’y passe donc mon temps : j’écris des romans, un tous les deux ans à peu près, explorant tous les genres ; j’écris aussi de la philosophie, ce qui me donne l’occasion de donner des conférences dans des cadres officiels et prestigieux où, à ma grande surprise et à mon grand amusement, on me convie parfois (l’Université de Louvain, les Ateliers de la Société Française de Philosophie, qui se tiennent à l’Ecole Normale Supérieure, le Collège International de Philosophie) ; j’écris enfin des chansons, mais là encore je le fais en « sauvage », sans me soumettre à aucun ordre extérieur et n’écoutant que ce qu’il est convenu d’appeler l’inspiration. J’ai par ailleurs un métier à la fois alimentaire et intéressant, qui me procure un certain confort, chance que beaucoup de créateurs n’ont pas.

Isa: D’où vous est venue cette envie d’écrire ?
Disons que depuis l’enfance, comme sans doute tous les gens dans mon cas, je me sens détenteur d’une sorte de pouvoir spécial. Je ne suis pas un X.Men et il y a plein de choses pour lesquelles je ne suis vraiment pas très doué. Mais je sais, et c’est un privilège incroyable, que jamais personne au monde n’a écrit ni n’écrira comme moi. Cela ne signifie pas que je prétende être le plus grand ou le meilleur écrivain : cela n’aurait d’ailleurs vraiment aucun sens. Non, quand je dis « comme moi », c’est dans le sens de « à ma façon ». Franchement, que voulez-vous qu’il arrive de plus fantastique à quelqu’un : savoir qu’il est le seul à savoir faire ce qu’il fait et comme il le fait ? Alors pour « l’envie d’écrire », disons que quand vous avez un pouvoir, vous avez nécessairement envie de l’exercer. Je ne connais pas de types doués pour l’escalade et qui ne seraient pas tentés par l’alpinisme.

Isa: Avez-vous un genre de littérature, un auteur et un roman de prédilection ?
Je lis très peu de thrillers, contrairement à ce que mon dernier opus pourrait laisser penser. Je lis surtout de la philosophie, et plus particulièrement les textes du phénoménologue Michel Henry, un penseur des plus importants. Son œuvre commence à être mieux connue : j’y contribue autant que je le peux. Je lis aussi les poètes, de Rutebeuf ou François Villon, jusqu’à Yves Bonnefoy ou Robert Empain, en passant par Hugo, Rimbaud, Baudelaire ou d’autres moins connus. Quant aux romans, je place Dostoïevski au dessus de tout, même si ma dévotion n’est pas exclusive. Mon roman de prédilection est de lui : Crime et châtiment et, à égalité, Les frères Karamazov.

Isa: Je vous ai connu grâce à « L’insigne du boiteux » qui n’est pas votre premier roman. Pourriez-vous nous parler un peu de vos précédents ouvrages et nous raconter votre parcours ?
J’écris depuis l’âge de 7 ou 8 ans. J’ai commencé par de petites histoires d’animaux, en deux ou trois feuillets. Puis, passionné d’histoire antique et de mythologie grecque et romaine, entre 12 et 14 ans (voyez un peu le maboul !) j’ai écrit une histoire romaine puis une sorte de remake de la Guerre de Troie. A partir de cette époque, je me suis mis à écrire en moyenne un roman tous les deux ans : policier, historique, psychologique, d’anticipation ou relevant de plusieurs genres à la fois. En revanche, fidèle à ma ligne personnelle et orgueilleux comme pas deux, j’ai fait si peu de démarches vers les éditeurs que je n’avais jamais été édité avant 2006, puis plus récemment aux Presses Universitaires de Louvain (les Actes d’un congrès de philosophie), et enfin chez La Bourdonnaye, pour l’Insigne du boiteux. Ce fut une rencontre très heureuse, notamment avec Laurent Bettoni, le directeur littéraire. Avec Benoit de la Bourdonnaye aussi, le courant passe très bien. Le rêve, non ?


Isa: Et pour « L’insigne du boiteux », pourriez-vous nous expliquer votre parcours et d’où vous sont venues les idées ?
Je crois que c’est une référence au mythe de l’enfant trouvé, tel que l’explore Marthe Robert dans En haine du roman,  son bouquin sur Flaubert. Vous savez, ces enfants qui se sentent mal dans leur milieu, quel qu’il soit d’ailleurs, et qui s’inventent une ascendance princière… J’ai trouvé que c’était un bon ressort romanesque, alors je me suis mis au travail.

Isa: Et si vous deviez vous identifier à un personnage de « L’insigne du boiteux », lequel serait-ce ?
Un personnage secondaire : Paul, l’ex de Jeanne Lumet. Mais il n’est pas tout à fait moi, et moi je suis aussi un peu dans tous les autres. Même dans Léo, le fils de Jeanne. En revanche, je vous rassure, je n’ai rien en commun avec le Prince… C’est sans doute pour cela que je n’ai pas eu trop de mal à le mettre en scène.

Isa: Maintenant que nous avons parlé de vous et de votre roman, pourriez-vous un peu nous parler de vos futurs projets ?
Je viens d’écrire une nouvelle pour le recueil Pentatracks, que La Bourdonnaye s’apprête à publier en collaboration avec Shut Up and Play The Books. Je travaille en ce moment à une série pour la collection Pulp (La Bourdonnaye encore) et à mettre en forme, en vue de sa prochaine publication, une leçon de séminaire que j’ai donnée la semaine dernière au Lycée Henri IV. A l’automne, je pense me mettre à écrire le second volet d’une trilogie d’anticipation dont le premier est déjà rédigé. Et puis sans doute, dans douze à dix-huit mois, écrirai-je un second volet de «l’Insigne », car je sens que je pourrais emmener mes personnages encore plus loin. On s’attache, que voulez-vous !

Isa: A part l’écriture, avez-vous d’autres passions dans la vie ?
A vrai dire, j’ai bien sûr une passion pour certaines personnes qui me sont très proches, mais je ne suis ni sportif, ni chasseur, ni amateur de corridas, ni collectionneur de papillons ou de quoi que ce soit d’autre. J’écris, j’écris et j’écris. Et même quand je ne rédige pas, j’écris quand même… comme je respire.



Isa: Pour continuer, je vous donne l’opportunité de donner envie aux lecteurs qui ne vous connaissent pas de découvrir votre bouquin. C’est à vous de jouer pour un petit instant pub.
Vous aimez avoir peur mais n’avez pas peur d’aimer ? Alors venez visiter les sous-sols de l’âme humaine. En compagnie de Jeanne Lumet et de deux autres enquêteurs pas forcément blanc bleu, vous chercherez à y débusquer une des engeances meurtrières les plus sinistres depuis Gilles de Rais.

Isa: Pour terminer vous  prêteriez-vous  au jeu de réaliser un petit portrait chinois réalisé par mes soins ? J’adore ce genre de jeux…
Dites-nous qui vous seriez, si vous étiez :
  • Un personnage de BD ? Mandrake
  • Un poète ? Rimbaud
  • Un personnage de dessin animé ? Dimitri, dans Anastasia
  • Un chanteur ? Bob Dylan
  • Une chanson? Ballad of thin man
  • Un film ? Le sacrifice de Tarkovski
  • Une série ? Chapeau melon et bottes de cuir
  • Un animal ? Un aigle (pas pour la rapacité, mais pour pouvoir voler haut)
  • Un endroit ? La place Saint Georges, à Paris
Isa: Je vous remercie d’avoir pris le temps de répondre à ces questions.
C’est à moi de vous remercier, Isabelle. Pour un écrivain, vous êtes une sorte de fée.

Isa: Merci pour ce joli compliment qui me va droit au cœur, d'autant plus que la fée est mon personnage fantastique préféré.



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